Dans le cadre du projet d’appui aux femmes parlementaires, ONU femmes en partenariat avec le Cadre Permanent de Concertations des Femmes Congolaises en sigle « CAFCO » ont organisé à Kinshasa dans la salle de ROMEO GOLF du 2 au 4 octobre 2019 un atelier de formation des députés sur l’intégration de la dimension genre dans les politiques et lois.
Le projet vise à contribuer à la promotion de la participation politique des femmes élues dans les instances de prise de décision.
Outre cette activité, une série d’activités ont été organisées notamment le coaching des femmes leaders de la société civile et des partis politiques, l’observation du cycle électoral, la médiation électorale, l’accompagnement des femmes aux contentieux électoraux de décembre 2018.
Ce projet se fixe comme résultats escomptés l’opérationnalisation de l’Ecole genre de gouvernance, le partage d’expériences par les femmes élues sur les us et coutumes parlementaires et familiariser les parlementaires femmes à l’approche genre.
Dans son mot, madame la Présidente de CAFCO a souhaité la bienvenue aux honorables parlementaires femmes et les a félicité pour leur élection à la troisième mandature de la troisième République. Ensuite, elle a brossé les objectifs de l’atelier et exprimé les attentes de CAFCO et de l’ONU Femmes tout en exhortant les députées élues plus d’une fois à partager leurs expériences avec les autres élues ainsi que les femmes aux ambitions pour les prochaines élections.
De son côté, madame la représentante de ONU Femmes, étant heureuse de se retrouver parmi les honorables députés hommes et femmes tel qu’elle s’est exprimé dans son introduction. Elle a remercié les élues de l’intérêt qu’elles accordent à la formation et ce, malgré leurs multiples occupations. Elle a dit être toujours impressionnée par l’engagement de la Présidente de l’Assemblée Nationale pour la promotion du genre et reste convaincue que le parlement constitue une grande opportunité pour la prise en compte du genre dans les missions parlementaires.
Elle a montré combien le débat sur l’égalité hommes – femmes au sein des chambres parlementaires du monde, du continent en général et de la RDC en particulier ; reste d’actualité. Et que malgré d’autres pays trainent le pied, il a été prouvé que l’apport positif d’un nombre critique de femmes au sein des instances de décision a un apport positif sur le travail parlementaire.
Elle a attiré l’attention des élues sur le fait que les parlements occupent une place qui permet de promouvoir l’objectif d’égalité des sexes. Ils sont censés être le miroir de la société et doivent donc refléter l’évolution des forces en présence parmi les électeurs. U parlementaire sensible au genre est un parlement qui répond aux besoins et aux intérêts des hommes et des femmes à travers ses structures, son fonctionnement, ses méthodes et son action.
Elle est convaincue que si le Rwanda est pris comme référence en la matière avec environs 62% de femmes, il n’est pas impossible à la RDC d’améliorer sa situation et de change le narratif.
S’agissant de la Présidente de l’Assemblée Nationale Représentée par l’Honorable Anne Marie MBILAMBANGU, cette dernière a présenté les excuses de madame la Présidente et ses remerciements aux organisatrices de l’atelier. Ensuite, pour elle, cet atelier est une opportunité d’échanger les expériences entre les nouvelles élues et celles élues plusieurs fois. Egalement c’est une belle occasion de mis à niveau d’appropriation des Us et Coutumes parlementaires pour se défendre et défendre la cause des femmes en portant leur voix dans les hautes instances nationales et internationales. Elle a invité ses collègues à suivre attentivement les différentes interventions pour acquérir des outils susceptibles de contribuer efficacement aux débats à l’hémicycle.
Et c’est sur ce ton qu’elle a déclaré ouvert l’atelier de ce jour.
Après une série des séances en plénière et des discussions dans les groupes (dont les détails se trouveraient dans le rapport final) durant ces 3 jours, l’atelier a été clôturé par les recommandations issues de l’évaluation par les participants qui se résument en ces termes :
- Etendre les formations au niveau provincial, territorial et local ;
- Informer et sensibiliser les populations sur le travail des élus ainsi que des autres institutions publiques (éducation civique);
- Organiser des sessions de formation mixte des élus hommes et femmes ;
- Révision de la Loi électorale en son article 13 sur la sanction des listes qui ne tiennent pas compte de la représentativité des femmes. Mais plutôt réviser le mode de scrutin en optant sur les listes bloquées.
- Formation sur le système électoral ;
- Formation sur l’intégration de la dimension genre dans les politiques et différentes lois.
- Renforcement des capacités multisectorielles des députés.
- Multiplier et intensifier ce genre d’ateliers.
- Organiser une formation sur le changement de comportement.
- Partage d’expériences entre les élues et les non élues.
- Créer une synergie entre les femmes à la base et les élues au niveau national et provincial.
- Elaborer une feuille de route sur la mise en œuvre des recommandations.
- Envoyer les invitations deux jours avant.
- Organiser les sessions en début du mandat des députés.
- Donner les modules sur USB pour ne pas charger les députés.
- Sensibiliser les provinces et territoires sur les fonctions de députés.
- Organiser la session de formation sur le genre et les stéréotypes pour DYNAFEC.
- Suivi auprès des femmes dans leurs structures.
- Faire participer aussi les députés hommes aux formations.
- Produire un guide pratique sur l’intégration du genre dans les missions parlementaires.
- Elaborer un programme national d’intégration du genre dans les missions parlementaires.
- Associer les élues aux voyages d’échanges parlementaires régionaux et internationaux.