Depuis plus de trois décennies, la République Démocratique du Congo, déchirée par les conflits armés caractérisés par des violations des droits de l’Homme. Ces conflits ont poussé le Gouvernement de la RDC, la communauté internationale et les pays des grands Lacs à signer l’Accord Cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la Région, le 24 février 2013.
Le gouvernement de la RDC s’est engagé à « Promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance et de démocratie (engagement 6) et à assurer le social, l’éducation et la santé (engagement 4) ».
Cet engagement sous- entend que tous les congolais se retrouvent dans les actions menées par le gouvernement en faveur des hommes et des femmes. Les femmes congolaises réunies au sein de CAFCO se sont particulièrement appesantis sur les engagements 4 et 6 pris par la RDC. Ils concernent plus particulièrement le social de la population, la santé sexuelle et reproductive, l’éducation des garçons et des filles et la démocratisation et la participation des hommes et des femmes à la gestion de la chose publique.
Malheureusement, malgré ces engagements la population de la RDC demeure parmi les plus pauvres de la planète et avec une très faible participation des femmes aussi bien aux négociations sur la paix et à la gestion du pays.
Les différentes négociations qui ont aboutis à des accords dont l’Accord Cadre ont pour soubassement la réduction sinon la suppression des violences générées par les conflits armés et dont les plus grandes victimes sont les femmes et les enfants.
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Cependant lors des négociations, les violences subies sont rarement à l’ordre du jour et les victimes encore plus rarement rétablies dans leurs droits.
De manière brève, nous avons mis en exergue les facteurs qui si pris en compte peuvent résoudre ce problème. Il s’agit notamment de l’implication des femmes à la première heure des négociations, leur implication dans les mécanismes mise en place tel que le MNS (Mécanisme National de suivi); leur implication dans l’application des résolutions de ces négociations et dans leur mise en œuvre.
En ce qui concerne spécifiquement l’Accord cadre d’Addis Abeba, le constat est amer :
• Une seule femme a pris part aux négociations;
• A sa mise en place, le mécanisme national de suivi ne comportait que 1/3 au niveau de la coordination, selon les informations qui nous reviennent aucune femme ne se retrouve dans la coordination actuelle;
• Très peu d’initiatives sont menées par le MNS en faveur des femmes ou avec leur implication, à part quelques séances de sensibilisation.
Au cours des 4 dernières années, la participation de la femme aux négociations et à la mise en œuvre des accords est très mitigée. Ainsi donc :
Cependant les organisations de la société civile en général, le CAFCO en particulier n’ont pas ménagé leur peine devant les obstacles au bien-être de la population, à la promotion des droits de la femme, et à la participation de celle-ci à la gestion de la cité.
Ainsi les femmes congolaises ont mené plusieurs plaidoyer qui ont abouti notamment à:
• L’inscription de l’article 14 « la Parité Homme-Femme » dans la constitution du 18 février 2006 ;
• La loi portant modalités d’Application des Droits des Femmes et de la Parité;
• La révision du Code de la Famille et les innovations favorable au genre;
• Le plaidoyer pour augmenter le nombre de femmes participantes au Dialogue Politique National de la Cité de l’UA et au Dialogue de la CENCO;
• La mobilisation des femmes pour la signature des Accords de la Saint Sylvestre (engagement 6 et résolution 1325)
• La loi sur la santé de la reproduction (engagement 4)
• La loi électorale, article 13.
Ainsi, Si l’Accord Cadre doit être pris comme l’Accord par excellence pour la paix et la stabilité en RDC et dans la Région, les principales parties prenantes doivent élargir et approfondir le concept de genre dans la consolidation de la paix. Il leur faudra reconnaitre que les hommes et les femmes en tant qu’acteurs sociaux jouent des rôles multiples et différents; que les femmes et les hommes ont des expériences différentes des conflits et de la paix; qu’ils ont un accès différent aux ressources (y compris au pouvoir et à la prise de décision); et qu’ils ont des besoins pratiques et des intérêts stratégiques différents liés aux rapports de pouvoir entre les sexes.
Alors qu’en tant acteur politique les hommes et les femmes sont amenés à jouer le même rôle.