Le président de la République a, par une ordonnance, autorisé le début du Dialogue national inclusif en novembre 2015. Les parties prenantes ont conditionné l’ouverture de ces assises par la nomination d’un facilitateur international. Comme les divergences persistaient, les femmes congolaises de la majorité, de l’opposition et de la société civile, réunies au sein du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), sont montées au créneau pour appeler les politiques à se retrouver autour d’une table pour lever une option en vue de l’organisation des élections transparentes, libres et apaisées.
Au courant de l’année qui s’achève, le CAFCO a mené plusieurs plaidoyers en direction des partis politiques, de la communauté internationale et de la MONUSCO, conformément à l’article 14 de la Constitution et à la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur la femme, la paix et la sécurité pour d’abord la mise en place d’une composante femme, en vue d’une participation de celle-ci, notamment dans les organes de prise de décisions et des résolutions de conflits.
Dans leur déclaration, elles refusent de voir la RDC sombrer de nouveau dans le chaos, tout en reconnaissant les vertus du dialogue et soutenant l’organisation d’un Dialogue politique national et inclusif. Les membres de CAFCO soutiennent l’organisation des élections démocratiques, transparentes, et apaisées dans le respect de la Constitution.
Pour ce faire, ces femmes se sont rendues, tour à tour au mécanisme national de suivi de l’Accord cadre d’Addis Abeba pour s’imprégner du contexte du dialogue selon ce document important. Après la nomination du facilitateur de l’Union africaine, les femmes de CAFCO l’ont rencontré pour solliciter son implication pour une participation massive à ces assises et concilier les vues des uns et d’autres sur la tenue du dialogue.
Au cours de ce plaidoyer, les femmes de la société civile ont pris le bâton de commandement pour consulter les partis politiques de l’opposition et ceux de la majorité en vue d’harmoniser leurs vues.
Elles ont été à la majorité présidentielle, à la dynamique de l’opposition, à la plate-forme Front citoyen 2016, à l’UDPS, à l’UNC et à la CENI pour connaître les défis de cette structure d’appui à la démocratie pour organiser des élections dans le respect de la Constitution.
Ensuite, les membres de CAFCO ont adressé un mémorandum au facilitateur de l’UA, Edem Kodjo, pour solliciter encore une fois, son implication pour la mise en place d’une composante femme pendant le dialogue tenu à la cité de l’UA. Un encouragement pour les femmes, après ces différents plaidoyers : les échanges de l’UA se sont ouverts et le quota de la femme était revu à la hausse.
Toutefois, le plaidoyer s’est poursuivi à la résidence de la directrice de la délégation Wallonie-Bruxelles, qui était accompagnée d’autres ambassadeurs de l’Union européenne et de quelques pays amis de la RDC, ainsi que des représentants des agences des Nations unies pour faire un état de lieu de la situation en RDC.
Ces échanges se sont poursuivis à la MONUSCO avec le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC Maman Sidikou, avec la délégation de la SADC, en visite au pays, et la conseillère en genre de l’envoyé spécial des Nations Unies dans les grands lacs.
A ce jour, les femmes de CAFCO sont mobilisées pour mettre la pression sur les participants aux discussions du centre interdiocésain, sous la médiation des évêques de la CENCO pour la signature, au plus tard ce vendredi, d’un accord inclusif pour la paix en RDC.
Par ailleurs, le CAFCO, a, avec l’appui de l’UNICEF, organisé une sensibilisation aux innovations contenues dans le nouveau code de la famille, promulgué par le Chef de l’Etat le 15 juillet dernier, dont la suppression de l’autorisation maritale pour une femme mariée. Auparavant, les femmes ont salué l’adoption de cette loi importante par l’Assemblée nationale. Un combat de longue date.
Elles ont ensuite, dans une déclaration, dénoncé l’acte de violence posé par l’artiste musicien Koffi Olomide sur l’une de ses danseuses sur une terre étrangère. Elles ont félicité les autorités kenyannes, particulièrement la ministre du Genre et de l’Egalité des chances pour son implication dans l’expulsion de Koffi Olomidé.
Avec l’appui de l’ONUFEMMES, le CAFCO a organisé un atelier d’élaboration des stratégies de communication pour la participation politique des femmes au processus électoral au niveau national, provincial et communautaire. Cet atelier, qui est un processus, vise à coacher les candidates afin qu’elles soient prêtes pour affronter les élections pour une participation massive des femmes.