La coalition de lutte contre les grossesses non désirées (CGND) a, au cours d'une conférence de presse, le jeudi 08 octobre 2020, recommandé au gouvernement, précisément au ministre du genre famille et enfant, de s'impliquer dans l'application du protocole de Maputo autorisant les avortements médicalisés en cas d'agression sexuelle, viols et d'inceste.
- Nous recommandons de domestiquer le protocole de Maputo qui, dans son article 14 alinéa 2, protège les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant les avortements médicalisés, en cas d'agressions sexuelles, de viols, d'inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus", a déclaré l'une des oratrices. Elle a affirmé que ce plaidoyer vise principalement à permettre aux femmes et aux jeunes filles en âge de procréer à avoir accès aux services d'avortements sécurisés dans toutes les structures sanitaires et aux prestataires de soins, de mieux offrir les services sans contrainte. La Coalition a appelé le ministère de la Santé à valider les normes et directives des soins complets d'avortements, pour protéger les prestataires des services de santé.
- Nous demandons au ministre de la Santé de valider les normes et directives des soins complets d'avortements centrés sur les femmes, dans le but de protéger les prestataires des services de santé dans le cadre de leurs activités professionnelles, afin qu'ils puissent agir sans craintes ni contraintes, en restant à la limite de la loi», a-t-elle ajouté.
Cette structure a, en conclusion, demandé au ministère des droits humains d'accompagner ses collègues du Genre et Santé, en mettant en application des textes légaux nationaux et internationaux qui sécurisent les questions d'avortement en RDC (protocole de Maputo et autres textes légaux).
Il sied de rappeler qu'une étude menée dans la ville de Kinshasa par l'école de santé publique en collaboration avec Guttmacher a répertorié, en 2016, 146.700 cas d'avortements dans les formations sanitaires, soit un taux correspondant à 56 interruptions de grossesse pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans.